Vivre libre, conséquence du zéro déchet ?

De nombreux changements sont survenus depuis que nous sommes au « zéro déchet« , et une des conséquences heureuses est ce sentiment de liberté et de légèreté qui est là, sous-jacent en permanence.  Notre nature est par essence conditionnée. Les choix, préférences et habitudes sont issus du contenu de la mémoire et nous agissons par automatismes. Lorsque j’ai pris conscience par exemple que j’achetais depuis des années des shampoings de manière automatique, et donc pas librement, cela a été un choc, car les conditionnements sont partout, même dans le simple fait d’acquérir un produit d’hygiène ! Depuis que je suis au NO POO, la fréquence des lavages et la simplicité d’un acte aussi simple que de se laver les cheveux est devenu un plaisir, plus de noeuds, plus besoin de faire des masques, plus besoin de démêlants, et des cheveux propres et soyeux plus longtemps. J’ai acquis un peu de liberté supplémentaire !

Désirs et liberté

Il m’est apparu clairement qu’il n’existe aucune liberté dans l’assouvissement des désirs et des choix conditionnés. Or dans notre société idéologique et totalitaire de consommation, tout tourne autour d’acheter, posséder, avoir, consommer. Des personnes des services marketing passent leur journées du lundi matin eu vendredi soir à réfléchir comment nous faire acheter des objets et produits dont nous n’avons pas besoin, fébriles et stressant les autres pour les fameux « chiffres », obnubilés pour les courbes, les CA, les marges, les parts de marchés. Une des promesses mensongères est le bien-être issu de l’acte de consommer, c’est à dire de l’accomplissement des désirs qu’on croit les siens. Cela créé un sentiment de jouissance furtif. Il s’agit en fait d’un soulagement de tensions secondaires à l’acte d’achat. Il n’y a aucune liberté ici, même si on est persuadé d’avoir choisi librement tel vêtement, tel objet ou telle voiture ! Cependant, l’assouvissement du désir lorsqu’il devient conscient et qu’on s’éveille à ces mécanismes, peut parfois amener à un état de non-désir. Des instants de calme et de tranquillité sont en fait recherchés, c’est la détente physique et psychique menant à la sérénité. Ainsi, la quête du sens de la liberté amène à plonger plus profondément en soi pour aller vers le détachement de choses.

« Je ne veux rien », « je ne désire rien »

J’ai vécu cette expérience dernièrement en allant à un salon bio, de passer à travers les allées et les stands, et de me rendre compte que je n’avais vraiment besoin de rien, envie de rien, et que j’étais détachée de ces pulsions d’achats. C’est une expérience joyeuse qui mène de la liberté d’agir, à celle d’être, de vivre en paix intérieurement et d’être en relation juste avec soi même et le monde. Ce n’est pas une lutte, non, non, je n’achèterai pas ceci ou cela, comme lorsque l’on lutte contre une envie de fumer ou de manger tel aliment, c’est une acceptation de cet état de calme intérieur, concomitant à un lâcher prise intérieur, tout est fluide, tranquille, serein !

Apprendre à ne pas attendre

Souvent lorsque nous achetons tel ou tel objet, nous avons tout un univers d’attentes liés à cet achat : être plus beau, avoir plus de confiance en soi, être reconnu par les autres, être quelqu’un, ce qui n’est qu’un écran de fumée, aucun objet ne peut venir combler ces manques. C’est en se reconnectant à qui nous sommes vraiment, que les nuages illusoires s’effacent et disparaissent. Ne pas attendre est un grand art. Quand on ne vit plus dans l’attente, on s’ouvre à une nouvelle dimension de soi même. Le mode de vie « zéro déchet » m’a mené à ce type d’expériences, et continue de le faire quotidiennement.

On ne naît pas libre, on le devient. Si nous étions libres à la naissance, cela ne serait pas une liberté car nous serions forcés d’être libre ! Or la liberté implique ipso facto la notion de volonté, je veux devenir libre. Et moi, j’ai décidé d’y œuvrer jour et nuit, oui, je veux me libérer des conditionnements, aliénations, croyances, préjugés à tous les niveaux, et vous, que voulez-vous au plus profond de vous ?

liberté

 

4 comments

  • Véronique

    Coucou Céline !

    Pour mon expérience perso du détachement j’ai découvert lors des mes déménagements que je n’avais pas besoin de toutes ces petites choses ramenées de voyage et qui encombraient mes étagères. Je les pensais indispensable à ma vie et puis je les ai emballées pour les emmener et jamais déballées et je n’ai jamais ressenti le besoin de les ressortir de là. Du coup je sais que je n’ai pas besoin d’acheter des affaires, des bibelots, je sais que cela me fera plaisir sur le coup mais que je m’en sentirai pas mieux ensuite. Les voir, savoir que ça existe me suffit finalement, à moins que ce soit un objet utile. Sinon ce que je fais : je l’achète pour l’offrir, en prévision de Noël !!
    Par contre je me pense incapable de me séparer de bibelots qui font déjà partie de ma vie ! 🙁
    C’est grave docteur ??

  • Brigitte

    Merci Céline pour ce post
    Et la première liberté c’est que NOUS avons le choix ….
    A bientôt

  • Allegretto

    Je peux témoigner moi aussi de ce sentiment de liberté de ne pas être happée par la consommation. Ca ne se fait pas tout seul quand même… Au début de ma démarche zéro déchet j’étais énervée en me rendant en ville et en voyant tous ces gens consommer de manière effrénée. Mais maintenant, ça ne me fait plus rien, et j’en viens à sourire intérieurement en me disant que je n’ai besoin de rien.

    Et le désencombrement amène aussi à plus de liberté, il faut le tester pour le croire !

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