Sodium Lauryl Sulfate et Sodium Laureth Sulfate : pourquoi les éviter ?

Massivement utilisés dans les produits de beauté, les tensio-actifs sulfatés doivent absolument être évités. Irritants et corrosifs, ces détergents peuvent ouvrir la voie à d’autres molécules toxiques.

Nom de code : « Sodium Lauryl Sulfate », « Sodium Laureth Sulfate » et « Ammonium Lauryl Sulfate ». Principales caractéristiques : action détergente puissante, fort pouvoir moussant et faible prix de revient. Une aubaine pour l’industrie, qui les utilise pour le nettoyage industriel des sols et des moteurs… et pour fabriquer nos produits d’hygiène, gels douche et shampoings en tête.

Néfastes pour l’environnement car ils sont élaborés à partir d’huile de palme et sont peu biodégradables, ces détergents sont aussi nocifs pour notre peau.

Le Sodium Lauryl Sulfate ou SLS, par exemple, entre dans la composition d’innombrables produits en dépit de son effet irritant connu et reconnu. Les recherches en dermatologie l’utilisent comme irritant cutané de référence depuis trois décennies !

On le sait irritant dès 0,5% de concentration, mais certains savons en contiennent jusqu’à 30%.

Quels sont les effets des détergents sulfatés sur la peau?

  1. Des effets en surface

Les effets néfastes les plus immédiatement visibles sont l’apparition de comédons ou points noirs, des cheveux gras à la racine avec des pointes sèches et cassantes et une peau qui « tire ».

Pourquoi ? Car le SLS, utilisé quotidiennement, entraîne une surproduction de sébum sur le visage et le cuir chevelu. Accumulé sur la racine des cheveux, son action corrosive peut même favoriser la chute des cheveux.

En détruisant les lipides cutanés, les tensio-actifs sulfatés empêchent le film hydrolipidique de lutter contre la déshydratation cutanée.

En altérant les protéines des membranes des cellules cutanées et oculaires, ils provoquent des réactions immunitaires et inflammatoires : picotements, rougeurs, gonflements. Et ce n’est pas tant la dose utilisée qui entraîne des effets néfastes mais bien l’exposition quotidienne et répétée à ces molécules.

  1. Des effets en profondeur

Les effets néfastes de ces détergents ne se limitent pas à la surface de la peau comme l’explique Anne-Marie Gabelica sur son blog (oolution).

Ils sont capables de pénétrer dans les tissus et de se fixer en résidus dans les zones du cœur, du foie, des poumons ou encore du cerveau. Le SLS en particulier a des taux de pénétration élevés qui peuvent survenir y compris pour des utilisations à faible concentration.

Si le Sodium Laureth Sulfate (ou SLES), obtenu par éthoxylation du SLS, est légèrement moins irritant que la molécule d’origine, le foie a bien du mal à l’éliminer.

Il reste plus longtemps dans l’organisme, sa métabolisation est plus difficile et nécessite davantage d’énergie. Ses effets sur les organes sont plus néfastes durablement. C’est la raison pour laquelle le SLES est interdit dans les cosmétiques bio.

Plus préoccupant encore, les détergents sulfatés, en altérant les protéines de la peau, ouvrent la porte à d’autres molécules toxiques de notre environnement. Elles leur permettent ainsi de pénétrer plus profondément dans la peau, augmentant les risques pour l’organisme.

Toxiques pour les organes, elles perturbent aussi le fonctionnement hormonal.

En se fixant sur les récepteurs de l’hormone appelée œstrogène, elles miment ses effets, constituant alors des perturbateurs endocriniens.

Ces perturbateurs endocriniens participent à l’augmentation des cancers féminins dits œstrogeno-dépendants tels que le cancer du sein hormono-dépendant et celui de l’utérus.

Chez les hommes, ils  sont fortement soupçonnés d’avoir entraîné la chute drastique de la fertilité observée dans les dernières décennies.

Les détergents sulfatés peuvent également se transformer en composés cancérogènes par réaction avec d’autres molécules très répandues dans les shampoings comme le triethanolamine, le cocamide MEA ou DEA, le lauramide MEA ou DEA. Le dioxyde d’éthylène servant à transformer le SLS en SLES est lui-même un cancérogène reconnu.

  1. Attention aux yeux

Le Sodium Lauryl Sulfate est particulièrement nocif pour les enfants.

Rapidement absorbé par l’œil, il peut y rester présent pendant cinq jours. Avec un taux d’absorption particulièrement élevé chez les jeunes et des effets néfastes sur les protéines, leur accumulation peut poser de sérieux problèmes de développement de l’œil chez l’enfant.

Comment éviter les détergents sulfatés SLS SLES ?

En l’absence d’interdiction réglementaire, une seule solution : lire les étiquettes et bannir de votre maison tout produit contenant dans sa composition du Sodium Lauryl Sulfate, du Sodium Laureth Sulfate et de l’Ammonium Lauryl Sulfate. En mode de vie zéro déchet, préférez un savon local bio avec glycérine, ou faites le vous même !

Découvrez les pas à pas et les recettes de saponification à froid pour fabriquer vos savons :

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Savons à l’argile

4 comments

  • Allegretto

    Merci pour cet article très intéressant ! Le savon de Marseille, il n’y a que ça de vrai !

  • Ecolami

    Si vous avez des craintes employez du VRAI SAVON et cessez d’employer tous ces produits synthétiques. En vérité les produits synthétiques NE SONT PAS TOUS dangereux mais il faut de solides connaissances pour faire la part des choses. Savez vous qu’un produit synthétique peut être NATURE IDENTIQUE c’est a dire exactement pareil que le produit naturel? Si vous voyez qu’un produit renferme dans sa composition de trés nombreux ingrédients dites vous bien qu’une partie font double usage: cette longue liste est juste pour impressionner le client.

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