Les microfibres synthétiques, bon ou mauvais plan ?
Nous vivons dans une ère où la course à l’économie mène les entreprises à parfois mettre de côté toute éthique, et nous conduit à faire des choix qui peuvent s’avérer complexes. Car effectivement, entre l’intérêt de notre portefeuille et celui de l’environnement, il y a souvent des contradictions.
Populaires et défendues par certains, tandis qu’elles sont condamnées par d’autres, que penser des microfibres synthétiques ?
Des avantages aux microfibres synthétiques.
Lorsque nous parlons de fibres synthétiques, plusieurs exemples peuvent nous venir à l’esprit : du polyester à l’élasthanne, en passant par l’acrylique ou le polyamide, il en existe un certain nombre. Et si elles sont si prisées, c’est non seulement parce qu’elles sont peu coûteuses, mais aussi parce qu’elles offrent de multiples possibilités. A la fois imperméables et élastiques, elles permettent de concevoir un grand nombre vêtements et de chiffons pour faire le ménage. En effet, elles sont si répandues aujourd’hui que trouver des vraies matières naturelles comme du lin ou du coton peut devenir très complexe dans la plupart des boutiques.
D’autre part, beaucoup pensent que ces fibres sont saines, dans la mesure où elles permettent de recycler des matières plastiques usagées. A première vue, il est vrai que se servir de nos emballages plastiques pour en faire des vêtements, apparaît comme un bon compromis dans l’utilisation des ressources dont nous disposons. Mais que nous cachent vraiment ces matériaux, qui constituent le fer de lance de l’habillement bon marché ? Sont-ils vraiment la panacée, ou agissent-ils plutôt pernicieusement contre notre bien ? Nous mettons fin au suspense…
Des risques conséquents, dont il faut absolument avoir conscience.
Il faut savoir qu’en raison de leur prix extrêmement faible, les matériaux synthétiques permettent non seulement de se vêtir à bas prix, mais poussent aussi d’une certaine façon à la consommation. Le vêtement est devenu un produit de mode, jetable. Nous ne gardons plus notre manteau pendant des années, mais on le change au gré des nouveautés. Force est de constater que nous sommes sans cesse sollicité par tous les moyens modernes de communication, directement par sms, par mail, sur les réseaux sociaux, pour acheter plus que de raison ! Un point déjà discutable d’un simple point de vue psychologique (achats compulsifs) et éthique.
Cela dit, ce n’est pas tout : un autre problème venant des microfibres synthétiques, et très largement méconnu, réside dans le fait qu’elles proviennent de l’industrie pétrochimique. Qu’est-ce que cela veut dire ? Tout simplement que ces ressources ne sont pas renouvelables, et que les émissions de CO2 liées à leur production sont importantes.
Extrêmement polluantes donc du point de vue de leur conception, les fibres synthétiques sont aussi nocives tout au long de leur cycle de vie. Il faut notamment savoir que, à chaque lavage, nos vêtements et les chiffons s’usent. Cette usure est caractérisée par le fait que des microfibres se désolidarisent du tissu, et se retrouvent évacuées dans nos eaux usées. Or, il faut avoir conscience que ces particules ne peuvent pas être filtrées, en raison de leur petite taille. Dans l’océan, elles agissent comme des aimants sur les métaux lourds, et toutes les substances les plus dangereuses que l’on puisse y trouver. Quelle est la conséquence logique ? Les poissons s’en nourrissent, sont empoisonnés, et ce sont également de ces poissons intoxiqués dont nous nous nourrissons. Et ces microfibres synthétiques, qui se répandent très vite, ne sont pas juste émises en quantité résiduelle : on estime qu’environ 200 000 fibres microscopiques sont libérées lors d’une seule lessive. En multipliant ce chiffre déjà exorbitant par le nombre d’habitants de la planète, il y a de quoi en avoir froid dans le dos !
Ainsi donc, les fibres synthétiques peuvent à première vue paraître intéressantes, mais il faut bien garder une chose à l’esprit : chaque produit en microfibre est une source de pollution phénoménale, déversant dans l’océan un grand nombre de microfibres non filtrées par nos stations d’épuration, impactant donc négativement tant l’écosystème que notre propre eau ! Et bien malheureusement, une fois cet engrenage mis en marche, il est quasiment impossible de faire machine arrière et de réparer les dégâts causés. Pensons donc plus vert, avec des vêtements et des chiffons aussi naturels que possibles et loin de tout désir de consommation à outrance.
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