Jeu concours L’esperluète, des savons alsaciens bio

Fabriquer ses propres savons est une passion très agréable, et j’avoue que même si je saponifie beaucoup à la maison, et que j’ai beaucoup de plaisir à partager cet art lors de mes ateliers, j’aime aussi découvrir des artisans locaux qui partagent le même goût pour la saponification à froid, avec des matières nobles et bio.

Aujourd’hui, partons à la découverte de Maud  SIEGEL, créatrice de la marque alsacienne L’esperluète, qui propose des savons doux pour la peau et qui sentent bon, très bon, ainsi qu’une gamme artisanale de cosmétiques naturels, fabriqués avec ses petites mains et avec amour dans son atelier strasbourgeois.

Esperluete - Milk - maud villa photographer-26

Bonjour Maud, tout d’abord, merci pour ce moment de découverte avec vous aujourd’hui. Comment a débuté cette envie de fabriquer des savons ? Ce n’est pas commun aujourd’hui, surtout avec l’apogée des gels douches et autres produits liquides !

Bonjour Céline,

Contrairement à beaucoup de confrères, ce n’est pas par un problème d’allergie que j’ai décidé de faire du savon. Chez moi, c’est un peu par challenge. En 2009, j’ai commencé à m’intéresser à la cosmétique faite maison après que ma mère m’ait parlé de l’huile de calophylle inophyle – où huile de tamanu – pour mes problèmes d’acné. J’ai découvert le site d’Aroma Zone qui en était à ses balbutiements à l’époque.

Après beaucoup d’essais, j’ai lu au détour d’un forum qu’il était possible de fabriquer son savon. J’avoue que j’ai été surprise par l’engouement pour ce petit parallélépipède et ses bienfaits, moi qui étais accro aux gels douches, tu sais ceux d’une célèbre marque qu’a lancé un de nos ministres !

Je n’avais jamais accroché avec les savons d’Alep et encore moins avec les savons de Marseille. Ces savons me desséchaient la peau. Et puis, on m’a certifié que j’avais déjà fait du savon pendant mes études mais je n’en avais aucun souvenir… je me suis donc dit que j’allais essayer.

En une semaine, j’étais équipée et je me lançais dans l’aventure ou plutôt je tombais dans la marmite savonnesque ! Une passion était née !

La fabrication de savon artisanal, ce n’est pas un peu surprenant, non ? On part d’une matière liquide comme l’huile vierge et on obtient des savons durs très variés au bout du process de fabrication ! Vous êtes un peu magicienne ?

Le savon, c’est une alchimie entre les huiles et l’alcali. Effectivement, selon les huiles et les beurres utilisés, le savon sera d’une qualité différente : plus moussant, plus ou moins dur, plus doux, plus crémeux, plus détergeant… les couleurs varient aussi et la conservation du savon peut aussi être influencée par le type d’huile utilisée.
D’ailleurs, pour une même matière première, le résultat sera différent selon de son raffinage. Par exemple, je travaille un karité désodorisé pour un client et j’utilise un karité brut – c’est-à-dire qui n’a subit aucun raffinage – dans mes productions. La prise du savon est totalement différente.
C’est donc au final une recherche très empirique faite de multiples tests qui permet d’arriver à une qualité de savon qui nous convient.
Et c’est ce qui fait aussi la pluralité de notre métier : chaque savonnier à sa ou ses recettes en fonction de sa sensibilité. Ce qui n’est pas possible chez les « bondilloneurs » qui achètent du savon déjà fabriqué et qui le colorent et le parfument uniquement. En choisissant la saponification à froid, chaque consommateur peut trouver son bonheur !

Vous êtes « artisan savonnière » professionnelle diplômée, et vous avez décidé de lancer votre propre entreprise au lieu de travailler comme salariée. Outre la créativité et l’envie, quelles sont les qualités que vous avez développées en tant qu’entrepreneuse ?

Pour le moment, je travaille encore à mi-temps dans un domaine totalement différent. Ayant une famille et un crédit immobilier, je devais limiter la prise de risques. J’espère qu’en 2018 je pourrai me consacrer totalement à mon activité de fabrication et de cosmétiques.
La vie d’entrepreneuse est très riche au quotidien. Il faut savoir être multitâches. Outre la patience que m’apprend tous les jours la savonnerie – car c’est une fabrication qui en demande beaucoup avec 4 semaines d’affinage pour chaque production -, j’ai appris la persévérance. Chaque semaine vient avec son lot de problèmes : une matière première qui n’arrive pas à temps, une facture impayée, un moule qui n’arrive pas à temps, un prototype qui ne fonctionne pas, un test qui ne donne pas le résultat espéré, une matière première qu’on peine à sourcer… bref, on n’est jamais dans l’immobilisme !
Mais un jour j’ai entendu la phrase suivante : s’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème. Je repense souvent à cette phrase qui me permet de relativiser et de prendre du recul. C’est d’ailleurs souvent dans ces moments là qu’on trouve des solutions !
Certains jours sont plus difficiles que d’autres car je me remets beaucoup en question, mais c’est un moteur et cela permet d’innover.

Comment choisissez-vous vos matières premières (local, chez les producteurs, etc) ?

L’Esperluète est le terme qui désigne le signe « & », c’est-à-dire le mot « et » qui est une conjonction de coordination qui signifie le lien entre deux choses. Je travaille avec des matières premières biologiques mais j’apporte une attention toute particulière à la provenance de ces dernières. J’essaye de travailler en direct avec des producteurs comme pour mes huiles bio de chanvre, tournesol et courge qui sont produites en Lorraine, mon karité bio qui vient directement de Guinée et qui est certifié en commerce équitable, mon huile d’olive bio qui est produite en Tunisie, certaines huiles essentielles qui sont pour certaines produites en France comme la lavande ou d’autres qui sont produites directement dans les distilleries de mon producteur… Dans mes produits, il y a un peu du savoir-faire et de la passion de chacun de mes producteurs.
Ce travail en direct n’est pas synonyme de meilleur prix et il faut parfois s’adapter aux aléas d’une livraison… mais c’est tellement plus enrichissant de pouvoir échanger et de savoir qu’on achète au juste prix pour que tout le monde puisse vivre dignement de son travail.

Que pensez-vous de l’huile de palme ? Vous en utilisez dans vos recettes ?

Qu’on se le dise, outre son très faible coût, l’huile de palme est une des meilleures huiles en savonnerie : elle fait  un savon dur mais très doux et qui mousse très bien.

MAIS on connaît tous les problématiques liées à sa culture intensive… la monoculture, l’appauvrissement et la pollution des sols et la réduction des habitats de nombreuses espèces…

Ainsi, comme le colibri de la légende amérindienne, j’ai choisi de faire ma part et je n’utilise pas d’huile de palme dans la composition de mes savons et de mes soins. Je pense qu’on peut tous être acteur de ses propres convictions.

Je préfère donc composer mes savons avec d’autres matières premières toutes bios mis à part les argiles qui ne peuvent pas l’être.

Quels sont les qualités de vos savons ?

Mes savons sont donc fabriqués par saponification à froid, une technique qui permet :

  • De choisir les ingrédients qui composent chaque recette de savon.
  • De ne pas avoir à faire de relargage contrairement au savon de Marseille, ce qui permet de conserver dans le savon la glycérine qui est naturellement créée au moment de la saponification. Cette glycérine est un agent humectant et adoucissant qui participera à l’hydratation de la peau.
  • De faire un savon – vraiment – surgras, c’est-à-dire qu’une part des huiles et des beurres n’est pas transformée en savon et reste en leur état d’origine. Ainsi, ce surgras va protéger la peau le temps que le film hydrolipidique de la peau se reforme.
  • De limiter l’impact de la chaleur lors de la production puisque la pâte à savon n’est pas chauffée au moment de la saponification. Ainsi certains composants des huiles et beurres sont préservés.
  • D’avoir une consommation énergétique contrôlée puisque justement, mis à part pour liquéfier les beurres, la méthode est extrêmement peu énergivore.

Les emballages de vos savons sont très design, le graphisme a été soigneusement travaillé, vous avez choisi une agence de communication pour vous accompagner ?

{Rires} Le compliment me touche, parce que je ne travaille pas avec une agence, étant moi-même graphiste. J’ai travaillé quelques années en agence et en tant que free-lance pour être ces dernières années responsable communication. Mais il est souvent plus difficile de travailler pour soi que pour un client car on a tendance à toujours remettre le graphisme en question !

Pour L’Esperluète, je voulais casser les codes graphiques du bio et proposer une ambiance très épurée, sans fioritures, un peu comme mes savons.

Chaque savon de la gamme corps porte un numéro parce que c’est tellement plus facile à retenir et un petit nom évocateur parce que c’est tellement plus facile pour choisir !

Les packagings des savons sont fabriqués dans le Doubs et le papier est fabriqué en Italie. Pour les cosmétiques, cela m’a demandé plus de recherches pour trouver, au bout de 2 ans et avec l’aide d’une consœur, des emballages recyclables et compostables. Enfin, pour les huiles j’ai choisi des bouteilles en verre violet qui sont fabriqués en Europe et qui permettent une très bonne conservation des huiles. Pour les pots alu, je suis en train de sourcer un nouveau fournisseur qui les fabrique dans son usine française.

Un petit mot sur vos autres passions  et hobbies ?

J’avoue qu’en ce moment, je n’arrive pas à prendre du temps pour autre chose que ma famille et mon travail. Mes nuits sont courtes et mes journées très longues. Dès que je le peux et que le temps le permet, j’essaie d’aller en montagne pour prendre l’air. J’aime beaucoup marcher dans la nature.

J’aime également voyager et partir à la rencontre de l’autre. D’ailleurs, j’espère qu’avec L’Esperluète j’aurai l’occasion de voyager un peu plus. J’aimerai beaucoup partir à la rencontre de certains de mes producteurs afin de découvrir leur savoir-faire que ce soit en France ou ailleurs. Certains me l’ont déjà proposé que ce soit en Guinée ou au Maroc mais pour le moment ma fille est encore un peu petite pour que je puisse partir plusieurs semaines.

La vague du « zéro déchet » se développe, de plus en plus, les consommateurs se renseignent sur les produits, souhaitent consommer localement, et réduire leurs déchets, vos savons s’inscrivent tout à fait dans une démarche pour l’environnement et le développement durable. Vos valeurs sont proches de ce mouvement ?

Oui bien sûr et j’ai eu l’occasion, il y a quelques années de participer à un conférence de Béa Jonhson. Outre l’aspect concernant la réduction des déchets, c’est surtout l’état d’esprit qui privilégie l’être à l’avoir. Le zéro déchet est une démarche que j’intègre dans mon quotidien et que j’essaye de rendre ludique pour que cela devienne naturel pour ma fille. Après, je fais aussi selon les possibilités de mon agenda : hors période de salon, je vais chez le maraîcher bio pour mes légumes, à la boulangerie, chez le boucher… durant les périodes plus chargées, j’achète un peu plus en enseigne bio.

Je suis contente, un magasin vrac va bientôt ouvrir dans mon quartier et il sera accessible en vélo ! Du coup, j’espère pouvoir encore avancer dans ma démarche vers une consommation encore plus responsable.

Vos savons sont un peu vos « bébés », vous êtes aussi maman il me semble ? Quels sont vos conseils pour prendre soin de la peau de bébé ?

La peau des bébés est loin d’être mature et sa fonction de barrière est encore très limitée. Je conseillerai donc à toutes les mamans de limiter les produits utilisés et de faire très attention aux ingrédients utilisés, même dans les produits bio.

Un bébé n’a pas besoin de plus que d’un savon saponifié à froid, surgras et sans huile essentielle, d’un liniment et d’un baume. Pour les petits budgets, le liniment est extrêmement facile à faire soi-même et le baume peut être remplacé par un beurre de karité à choisir non raffiné (sauf en cas d’allergie au latex puisqu’il entre dans la composition du karité). Une simple huile d’olive bio et de qualité peut aussi très bien faire l’affaire !

J’ai conçu des produits spécifiquement pour la naissance de ma fille, comme le savon numéro 15 ou encore le baume réparateur au beurre de karité bio, huile de chanvre bio et calendula bio. Ce sont d’ailleurs déjà devenu des best seller de ma gamme. J’utilise même le numéro 15 pour lui laver les cheveux ! Attention tout de même aux yeux car le savon, ça pique les yeux !

Une autre possibilité, surtout pour les enfants ayant une peau très fragile, c’est de laisser fondre un petit morceau de savon dans l’eau du bain. Vous pouvez également mettre dans l’eau du bain un ballotin de flocons d’avoine (mettre une poignée de flocons d’avoine légèrement moulus dans de la gaze et fermer avec une petite cordelette).

Un petit mot pour finir ?

On vient de parler des produits pour bébé alors je vous dévoile une petite astuce, qui je l’espère, aidera les mamans totalement novices comme moi. Souvent en tant que jeune maman, on privilégie les savons liquides car plus facile d’utilisation surtout quand on a de petites mains mais leurs compositions laissent souvent à désirer ! Les pains de savons de 100g sont difficilement manipulables d’une main. Dans ce cas, coupez simplement en deux ou en trois avec un bon couteau de cuisine sans dent.

Et bien sûr, soyez le colibri de votre quotidien !

Merci Maud !

 

Mon coup de coeurle Savon n°15 dénommé « à pas de Lou(p) »

Esperluete - Milk - maud villa photographer-15

http://lesperluete.com/produit/savon-surgras-certifie-bio-n15-a-pas-de-loup

Fabriqué à base de matières végétales bio de qualité, comme le beurre de karité et de cacao, l’huile de coco et d’olive, sa très discrète odeur est issue de l’utilisation d’une huile de chanvre locale. Il ne contient aucune fragrance ni colorant, et pas d’huile essentielle, ce qui en fait le savon idéal pour toute la famille, particulièrement pour les bébés, les femmes enceintes, et toute personne ayant une peau sensible. Surgras et donc riche en glycérine, il est doux pour la peau, et ne décapera pas le film hydrolipidique, ce qui laissera une sensation très agréable de douceur après son utilisation. Un dernier conseil pour prolonger la durée de vie ce savon unique fait à la main, laissez-le sécher sur un porte savon entre les utilisations, afin qu’il ne fonde pas tout seul, ce serait dommage, non ?

 

Pour fêter cette rencontre au sommet de 2 passionnées, j’ai la joie de vous annoncer un JEU CONCOURS pour vous permettre de découvrir les merveilleux savons de Maud.

Jeu concours L’ESPERLUETE

Lots à gagner :

lot 01 : 1 coffret découverte 6 savons 50 g – photos Cotton Bird
lot 02 : 3 baumes à lèvres – photo Maud Villa
lot 03 : 1 savon n°15 et un baume réparateur 30 g – photo Maud Villa

 

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Conditions de participation :

  • Laissez un commentaire à cet article en précisant quel lot vous ferait le plus plaisir, taguez un(e) ami(e) en commentaire sur facebook
  • Likez la page facebook Vie verte et partagez le concours sur votre mur
  • Likez la page https://www.facebook.com/lesperluete

Le jeu concours est ouvert aux personnes résidentes en France Métropolitaine.
Le concours est valable jusqu’au 19 mars 2018 et les trois gagnant(e)s seront tiré(e)s au sort le 30 mars 2018. Les gagnants seront contactés par message privé sur facebook pour les coordonnées afin d’envoyer les lots à domicile.

Merci de partager ce concours autour de vous !

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Plus d’infos sur http://lesperluete.com

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